Il y a de cela un peu plus d'une année, je quittais l'entreprise pour laquelle je travaillais depuis 3 ans.
Je partais pour intégrer une plus petite structure, dans le même secteur d'activité.
Ma volonté de changement était venue, je crois, d'une envie de retrouver flexibilité et créativité là où il m'était désormais demandé d'industrialiser et de recopier.
Il y aurait certainement bien plus à dire pour être juste quant aux motivations de mon départ. Je confirmerais en résumé, que le moment était venu.
En septembre j'arrivais dans cette autre entreprise.
Où je n'ai pas trouvé mon bien-être.
J'y ai été bien accueillie, des missions intéressantes m'ont été confiées, j'ai été reconnue pour le travail que j'ai effectué, j'ai rencontré des gens sympathiques.
Je ne me suis simplement pas sentie bien.
Lors de mon premier entretien, un petit quelque chose m'a alertée : il n'y avait pas dans ce lieu ce que je pensais y trouver. L'occasion restait cependant belle et j'ai choisi d'en profiter. Il s'agissait d'une création de poste ; j'allais découvrir d'autres manières de réaliser des formations, profiter de mon expérience précédemment acquise et qui sait, la partager ; j'allais me retrouver auprès de collègues qui ne connaissaient pas grand-chose de moi et allaient donc me prendre telle que j'étais devenue.
En janvier, je quittais cette entreprise pour laquelle je travaillais depuis 3 mois.
Je ne partais pas sans rien. J'avais un projet, plus exactement, une volonté : je voulais être indépendante. Je pensais avoir suffisamment de contacts et de savoir-faire pour exercer mon activité de conceptrice de formation multimédia à mon compte. Depuis plus d'un an déjà, nous réfléchissions relativement activement avec de proches collègues, à monter notre structure. Les impératifs de chacun ont fait que nous n'avons pas abouti. Restait Catherine, toujours partante et enthousiaste à l'idée de faire quelque chose ensemble.
Catherine est une personne d'exception. Je ne la détaillerai pas ici mais insisterai simplement sur ses qualités de leadership (je ne trouve à cet instant pas de mot français exprimant clairement l'idée), d'analyse, d'action et d'empathie. Lorsque Catherine vous aime, elle vous confère une force et une confiance colossales. Elle en vient peut-être à manquer d'objectivité à votre sujet mais je crois qu'aujourd'hui, c'est un choix conscient qu'elle fait : la confiance s'inscrit dans un cercle vertueux : si vous croyez en quelqu'un et que vous lui faites savoir, il croira en lui et le fera savoir aux autres.
En janvier, j'ai donc informé Catherine du fait que j'étais prête à me lancer dans une aventure commune, à mettre en place avec elle un projet cohérent et concret. Quelques jours plus tard, Catherine avait dessiné : un macro business-plan, une carte de nos besoins, contacts, échéances, objectifs, mis en place des outils de travail collaboratif, posé notre prochaine rencontre. En m'impliquant et me soumettant chaque élément. Ainsi est-elle, entre autres.
Catherine était prête, moi pas. Je lui demandais du temps pour réfléchir, trouver le bon axe, identifier mes motivations, les siennes. Je crois qu'assez tôt, j'ai senti que je ne me voyais pas poursuivre dans la formation pour adulte. Il s'agissait du champ dans lequel j'avais acquis une expérience, une certaine reconnaissance, un niveau d'expertise. La logique voulait que je profite de ce terrain pour me lancer. Mais au fond, il n'y avait plus grand-chose là qui me motive.
Le second trimestre de cette année a été très particulier. Il a, de mon fait, ralenti, puis totalement interrompu notre travail commun. Je ne sais pas encore si j'ai eu besoin de m'éloigner, de m'échapper, de me perdre, de me trouver.
Aujourd'hui, je crois être prête à entamer un autre projet. Un projet qui a encore du chemin à faire, mais pour lequel je ressens un intérêt véritable, un appétit de connaissance, un souhait de construire. C'est ce projet qui m'a incitée à créer ce blog. Je me suis dit que c'était un bon moyen de me pousser à concrétiser. Les blogs ont, à mon avis, une motivation particulièrement narcissique. On écrit un blog pour être lu et bien souvent, on l'écrit sur soi. Même les blogs d'informations portent le goût et la patte prononcés de leur auteur. J'ai donc considéré que la possibilité d'être lue, constituerait pour moi une forme d'obligation à réfléchir, à structurer, à avancer, à définir un périmètre cohérent à ce qui va et vient depuis plusieurs mois et semble prendre un contour de plus en plus net ces dernières semaines.
La conception de formation multimédia peut rester un moyen de gagner de l'argent pour les mois à venir. Ce ne sera cependant pas mon activité à long terme.
Je veux travailler en indépendante et je pense que je ne serai plus en capacité d'être salariée un jour.
Il y a autour de moi de belles personnes avec lesquelles je veux collaborer, parce que nous nous complétons et nous aimons.
Je veux préserver, cultiver, le bien-être de ceux qui comptent pour moi, parce que sans cela je ne suis bonne à rien.
Je veux apprendre des autres parce que l'être humain est une mine et que je suis moi-même un être humain.
Si j'avais eu conscience de ce qui importait pour moi à 17 ans, je pense que j'aurais tenté médecine. Ce n'est plus possible aujourd'hui. Mais il existe d'autres moyens de travailler au bien-être de chacun. Et c'est partie de ces moyens qu'il m'intéresse d'explorer désormais.
Un temps, alors que je constatais que le journalisme ne serait décidément pas pour moi, j'envisageais la psychologie. (J'ai fini quelques mois plus tard en sociologie, pour découvrir d'ailleurs des disciplines dont j'ai beaucoup apprécié les lectures). Je ne poussais pas dans cette direction, par crainte de capter trop de souffrance et de ne pas savoir les gérer. Les métiers de l'esprit et des émotions me semblent terriblement exigeants, dangereux et violents pour ceux qui les pratiquent. Je ne me suis pas sentie en capacité d'en exercer un, malgré mon intérêt pour le sujet. Là encore, il me semble désormais que je dispose d'autres moyens pour atteindre l'esprit sans qu'il soit spécifiquement le point d'entrée de mon activité.
* in Astérix aux Jeux olympiques, p.40 (Goscinny et Uderzo, Dargaud éditions, 1968)
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