mardi 3 mars 2015

#Pérégrinations - Respiration

En allant faire un tour sur In Love With Japan ce matin, je suis tombée sur une photographie qui m'a plu (je ne serai pas plus précise, parce que je ne sais plus exprimer, dix minutes après, ce que j'ai ressenti exactement).

J'ai poursuivi ma consultation et déroulé le fil du Tumblr pour retomber sur une autre photographie, qui m'avait interpellée lors d'une visite précédente sans, je crois, que je m'y attarde.

Je l'ai fait aujourd'hui.


Setchû ume (Plum Blossoms in Snow)
Takahashi Hiroaki (Shôtei)


D'abord j'ai pensé que les deux images faisaient référence au même artiste... Il semblerait que non, bien que je n'ai pas l'information : La première ne cite pas ses sources.



Estampe issue des “Trente-six vues du Mont Fuji” © Hokusai
Il y a quelques semaines, ma belle-soeur Clarisse m'avait parlé de l'exposition Hokusai du Grand Palais. J'ai un instant cru être tombée sur une de ses oeuvres... Mais pas du tout.










L'auteur de Setchû une s'appelle Takahashi Hiroaki. Je vous laisse lire l'article dont je ne saurait faire qu'un résumé alors qu'il n'est déjà pas très long.

La peinture Nihonga, citée dans l'article et à laquelle Takahashi a été formé par son oncle, est une technique d'origine chinoise (elle daterait du VIe siècle). Là encore, vous pouvez accéder à de plus amples informations. Ce que je trouve pour ma part intéressant, ce sont les matériaux utilisés pour cette technique : des minéraux, des ossements, des végétaux et des peaux animales (de poissons par exemple). Pour moi qui n'y connais pas grand chose en peinture, il y a quelque chose de fascinant à produire ses couleurs par soi-même et avec ce qui nous entoure. J'imagine aussi la technicité que peut demander la pratique du Nihonga, justement à cause de l'utilisation de composants naturels, donc instables et plein de surprise.

C'est un peu la réflexion du jour : le naturel est instable et plein de surprise. L'artificiel est figé et prévisible. Il n'y a pas là tant jugement de valeur (enfin si un peu, tout de même) que constat. Après, c'est aussi selon le besoin et la distinction peut être intéressante à connaître. L'artificiel permet de se débarrasser de l'aléas (au moins en partie) et de se concentrer sur d'autres aspects. On ne peut pas être partout...

Bref, toujours est-il que je trouve poétique cette nécessité de prendre en compte le temps qu'il fait, la saison en cours, l'âge du papier pour doser ces composants et réaliser sa peinture.

En ce qui concerne le procédé, je n'ai pas tout compris de l'histoire du yohaku ou Zones vides, censé faire écho au principe de perspective de la Renaissance. D'articles en articles, il se dégage que cette technique est très présente dans les estampes et qu'on la retrouve chez Hokusai. Je ne parviens cependant pas pour le moment à trouver d'explications claires sur le sujet. De ce que j'en comprends, la méthode consiste à créer la profondeur par l'alternance de zones pleines (montagnes, arbres) et de zones vides (ciel, mer).

Comme ici :
La rivière Tama dans la province de Musashi (Bushû Tamagawa) 
Les « Trente-six vues du mont Fuji » (Fuji sanjûrokkei), 
8e vue Hokusai Katsushika (1760-1849), vers 1829-1833.


Je trouve ces peintures reposantes.

Un peu soviétiques aussi...




















Hum...

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