C'est Jeannette qui m'a donné envie d'écrire cet article.
C'est sa "minute de sage".
Hier soir, pendant le repas, Olive a demandé à chacun des enfants s'ils avaient observé une minute de silence à l'école.
Je leur avais pour ma part déjà posé la question lorsque j'étais allée les chercher. Mais forcément là, parce que l'interlocuteur n'était pas le même, la réponse a été différente.
Jeannette n'a pas de suite compris de quoi parlait son papa.
Lorsque nous avions évoqué la question ensemble mercredi midi, alors que Papi nous apprenait la nouvelle, j'avais expliqué à Jeanne que des messieurs avaient été tués parce qu'ils faisaient des dessins qui n'avaient pas plu à d'autres messieurs. Nous avions ensemble creusé le sujet et étions arrivées à la conclusion selon laquelle personne ne devrait mourrir, ou tuer, pour un dessin.
Etrangement, à l'école, puis au dîner, je crois que Jeannette n'a pas fait le lien avec notre discussion de la veille.
A la question posée par son papa, Jeanne a d'abord répondu par la négative. Puis après précision, entre deux bouchées de mogettes quelle avait décidément bien du mal à faire passer, Jeannette a reconnu avec tout son aplomb que : "Ce midi, à la cantine, on a fait une minute de sage".
Je crois qu'à ce moment, l'un comme l'autre, Olive et moi avons eu les larmes aux yeux.
Depuis que avons appris la fusillade, nous avons périodiquement les larmes aux yeux.
Vraiment.
Sans exactement savoir pourquoi.
Nous sommes émus.
Touchés.
Par ce qui est arrivé.
Probablement chacun à notre manière et pour des raisons différentes.
Mais le résultat est le même.
Nous nous questionnons depuis hier sur ce qui peut susciter cette émotion.
Nous n'avons pas de réponse.
Simplement l'émotion.
4 Mois après les faits cet article me mouille toujours autant les yeux d'"Emotion".
RépondreSupprimerEmotion basée à la fois sur le coté surréaliste de cette tuerie et l'innocence de Jeanne et de sa minute de sage.